Instant poétique
Je suis handicapé, un peu fou de colère,
Mais aussi fou de vie, d’amour et plein d’espoir.
Je voudrais éloigner toute pensée amère,
De solitude ne laisser rien entrevoir.
Vagabondages
Pouvoir enfin caracoler par les chemins,
En bord de mer, dans le brouhaha des cités,
Jusqu’aux parcours risqués de crêtes dentelées,
En toute saison, dès le lever des soleils,
Sentir l’air piquant et frais de matins vermeils.
Aller aussi sans peur défier tous les ciels,
Rechercher au maquis, les abeilles et le miel,
Vers les îles aux couchers sur d’horizons lointains
Eprouver enfin seul ce qu’éprouvent les miens,
A courir et courir refusant le destin.
Sentir la brume fine, les rayons brûlants,
Sources nouvelles d’inspiration et de chants
Monter vers les neiges de royaumes interdits,
Sans prétendre pourtant à d’autres paradis ;
Me fondre au plus profond de cités ennuyeuses,
Pour le plaisir sans plus de fatiguer mon corps,
Et non dans le désir d’y trouver des trésors,
N’existant que pour ceux aux idées brumeuses.
Non, je veux exister et connaître enfin,
Au-delà de mon droit et en gagnant mon pain,
Ce que vivent les miens, les autres et les saints,
Dans la contemplation, l’incertain, le certain.
Jouer, jouer enfin tel l’enfant enjoué,
Fondre de bonheur avec la neige glacée,
Qui m’éclabousse au cœur et libère ma joie,
Quand mon âme endormie retrouve enfin la foi,
Pour cette humanité, toujours si loin, trop loin.
Puis, cet instant de lumière ; moment serein.
Oublier, oublier, luttes et conquêtes,
Les combats humiliants et si longues quêtes,
Ces trop longs jours où se consument mes forces
Dans des luttes de rien, de simple quotidien
Où mes frères humains passent droit leur chemin,
Tandis qu’un chien esseulé, un bâtard corse
A pour moi le regard nié par bien d’autres.
Pierre et Paul, Jacques et les saints et bien d’autres apôtres,
Quand aux matins d’intérêts viennent me flatter
Caresser mon épaule et croyant me compter
Alors qu’ils savent bien mes profonds désespoirs
A errer en ce monde où tout me semble noir.
Et pourtant en mon cœur, et je le sais si bien,
Il y a le soleil et la joie qui m’étreint
Au regard des éclats incessants sur la mer,
Qui effacent d’un trait mes sentiments amers.
Les pétales de fleurs dans les vallées profondes.
Le vent d’été jouant au creux des herbes blondes,
Sont pour moi s’il le faut l’espoir d’une fête
Où je sais puiser chaque jour quand me guette
La triste solitude au règne puissant,
Et qui sait enfermer les meilleurs conquérants.
Oui j’aime courir sur les vagues d’enfants,
Pleurer aussi s’il faut dans les moments troublants,
Au regard d’un ami, d’un frère, d’un amour,
Quand il me touche enfin, un moment ou toujours,
S’il me serre aussi en un élan superbe,
Au cœur et au corps comme enfant de Verone.
Se mêlent alors sanglots et plaisirs en gerbes,
Brisant toute chaîne, comme foudre qui tonne.
Le 16 décembre 2012
C.M.
Pause poétique offerte par un adhérent
Un grand merci pour cette belle contribution !